mardi 26 août 2008

Du 10 au 12 juillet - Minorque/Toulon : la boucle est bouclée.

Vive l'arrivée !

Après une traversée délicieuse depuis Minorque, on jette l’ancre devant l’anse Fabregas, derrière le cap Sicié, juste avant Toulon. Un petit bain pour se rafraîchir, et surtout pour s’astiquer, et nous voilà partis pour notre dernier port, notre point de chute, notre ligne d’arrivée. On ne tient plus les enfants, intenables, tellement impatients de retrouver leur planète. Impossible depuis des jours de terminer un jeu de société sans que ça parte en vrille. Ça se dispute, ça crie, ça saute. Il faut vite qu’on arrive. Un petit coup de moteur car le vent dort. La Méditerranée, c’est ou tempête ou pétale. Et aujourd’hui, c’est calme plat… comme on l’aime quand on a d’autres chats à fouetter que le gros temps.
On avance tout doux, impatients, et à la fois suspendus à ce moment de grâce qui marque notre dernier baiser avec la mer, ces derniers moments sur Yallingup, notre monture, notre maison, notre chapelle, ce bateau sans qui nous ne serions jamais allé si loin si bien.

Pablo, Tiphaine et Corentin sont déjà arrivés. Les enfants ne s’empêtrent pas de nostalgie. Ils foncent vers l’avenir, tout entier tendus vers la maison de leurs grands-parents, leurs chambres, leurs cousins et Dieu sait quoi encore de si précieux et si doux pour des petiots privés de leurs repères depuis un an. Fred et moi sommes davantage plongés dans nos pensées, partagés entre le bonheur d’arriver et l’envie de donner le grand coup de barre vers le large, façon Moitessier. C’est un drôle de cap que nous passons là, un cap invisible qui marque la fin d’une vie de rêve. Et pourtant, et pourtant, Dieu comme on est contents de revenir, et de retrouver les nôtres !

Un petit bateau bleu nous arrache à nos pensées. Mais oui, mais c’est bien sûr : Archimède tire droit sur nous et à son bord, Frédéric, mon frère, et Martine, notre chère belle-sœur, et Alex et Clarisse, tout engoncés dans leurs gilets orange ! Quelle surprise ! Impossible de se faire un bisou (c’est un comble !), mais ni une ni deux, on récupère les deux enfants à la volée, et on poursuit la route traversant la rade avec l’euphorie des cyclistes du Tour de France arrivant sur les Champs-Élysées. A droite, la piscine, à gauche le Charles de Gaulle, en face le mont Faron. Comme c’est drôle : rien n’a changé. Est-on vraiment partis ? Question que nous ne cesserons de nous poser peut-être toute notre vie…

Entrée dans le port. Voilà un parapluie qui se déplie et s’agite, et des bras se tendent, des mains qui applaudissent, des baisers qu’on nous lance. Ils sont là, au pied du phare, petite foule aux visages encore indistincts qui crie et trépigne au beau milieu de péchous interloqués qui, dans le doute, applaudissent à leur tour. Est-ce bien nous qu’on salue ?
L’émotion est énorme des deux côtés d’un monde dont les frontières seront bientôt gommées. Oui, bien sûr, les enfants, oui, c’est bien Mamie, et puis là, à côté, André et Annie, les fidèles, qui font tournoyer leur parapluie, et tout à côté il y a Pierre et Isabelle et leur petit Tom qui marche maintenant, tellement géant face à son petit frère Léo qui dort invisible dans son landau. Et puis voilà distinctement Delphine et Antoine, et leur bout de choux d’Hugo que nous avions quitté nourrisson. Et Yvette, tout sourire et déjà plein de larmes de joie qui a fait le voyage depuis Metz comme une jeune-fille n’écoutant que son cœur. Il y a même Jany, ma copine et complice es-poils qui sautent comme un ressort à côté de son fils qui nous mitraille comme un beau diable. Et au milieu de tout ce comité d’accueil, notre amie Isabelle, notre antenne-relais increvable, qui a pris le premier train pour Toulon, porte-parole de tous nos copains Toulousains. Tant d’autres auraient voulu venir, nous dira-ton plus tard. Mais voilà : beaucoup sont déjà partis en vacances. On a pu arriver un samedi. Fallait encore qu’on arrive un mois plus tôt ? Mais ce petit groupe est si compact, tellement là, déjà tellement dans nos bras ! C’est énorme pour nous.

Et puis nous voilà près du quai. Plus que 5 mètres, plus que 4, 3, 2, 1… Amarres jetées sur la terre ferme. Une arrivée en beauté. Fred redoutait l’incident de dernière minute comme lorsqu’Arnaud, le propriétaire de Yallingup, avait percuté un chalutier à son arrivée à Sète après une traversée impeccable de l’Atlantique. Rien de tout ça. Que du bonheur. On s’embrasse encore et encore. La terre tangue, le ponton est trop étroit pour tant de fête, de questions, d’étonnements, de landaus… C’est trop génial d’être accueillis en héros quand on a plus ou moins glandouillé pendant un an, et que les vrais héros ne sont pas toujours ceux qu’on croit. Voilà même que Var Matin s’en mêle. Mon vieux copain de terrain, le photographe André Dupeyroux, a patienté tout ce temps pour nous mitrailler à son tour. Tout à l’heure ce sera au tour de la rédactrice de nous interviewer, et de comprendre en quelques minutes ce que fut notre parcours et notre vie pendant un an.

Fred et moi nous échappons un court moment. Petite bière au bar Mayol qui tourne gaillardement le dos au port avec tous ses Moquos qui n’ont d’yeux que pour le Stade. Et nous voilà à la Jacottière pour un apéro-souper de retrouvailles. L’air est doux, le ciel est bleu. La vie est devant nous.

Chouette du renfort...

... pour les quarts de nuit !

Papi de corvée de Club des 5

On commence à plier bagages...

On passe le cap Sicié. Derrière, c'est Toulon !

Une arrivée sous voiles, on y tient !

Toute la famille Ganet sur Archimède qui tente un abordage.

La plus belle rade d'Europe.

Un comité d'accueil rien que pour nous

Quelle émotion !

Coucou !

Oui, c'est bien nous !

Allez, une petite photo souvenir...

Retrouvailles sur le quai

Retrouvailles à la Bégude

C'est trop bien...

... de revenir sur terre !

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